Bruka, préférons-lui ce nom tant qu’il (ou elle) ne nous en aura pas donné un autre, a ouvert le voile du Triche sur les rives de l’un de ses océans d’énergie. Ce passage permanent est à moins d’un petit saut du nid. Bruka a envoyé un émissaire au Naviguant, un follet qui a pu s’adresser à l’Abram au travers du servant Solune.
Il existe semble-t-il une certaine affinité entre Bruka, les êtres du Triche et les Intelligences. Une certaine harmonie entre algorithme de conviction et pensée de notre nouveau voisin et de sa grande famille.
Un lien est désormais tendu entre l’Abram et Bruka, une union de type algorithmique infini.
Bruka propose, permettez cette expression certainement inappropriée, une collaboration. Il nous aide à régler notre problème énergétique. En échange nous protégeons ses planètes réceptacles en y installant des colonies. Ces colonies sont les invités de Bruka et devront prendre en charge la défense de leur planète selon un « cahier des charges » très strict.
C’est un véritable pari sur l’avenir.
L’Abram ne mettra pas, soyons en sûre, tous ses œufs dans le même panier, mais ce nouveau Méridien ouvre pour notre communauté des perspectives d’avenir fascinantes.
En tout, Bruka utilise plus de vingt-cinq millions de mondes réceptacles. Mais seuls trois mille sept cent (à quelques mondes près !) abritent de la vie. Ce sont ceux-là qu’il convient de prendre en charge. Entendez cela, trois mille sept cents mondes à découvrir et à habiter. Trois mille sept cents paradis désormais sous notre responsabilité.
Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi nous ? Et de qui devons-nous les protéger ?
Le destin de ces mondes est pour le moins singulier. Dans l’ordre normal des événements universels, ces planètes auraient dû disparaître depuis longtemps. Tout du moins, la vie qu’elles abritent n’aurait jamais dû voir le jour, leur habitat étant soumis, depuis la nuit de leur temps, à de régulier désastre écologique à l’échelle planétaire.
Mais Bruka les utilisant comme source d’énergie, les protège et permet à la vie de s’y épanouir.
Pourtant un mal ronge ces planètes, comme un prix à payer pour leur affront à un ordre qui se voudrait établi. L’écologie est la même sur chacune d’entre elles et l’évolution y suit exactement le même chemin, et ce chemin mène à l’extinction de toute vie.
Un échec de l’alchimie biologique, en somme.
Et l’on retrouve le même schéma. La lignée des grands sauriens se développe, prospère, la diversité diminue et la vie agonise, lentement.
Et c’est là que Bruka nous demande d’intervenir, en tant que gardien de cette diversité. Il nous a choisi parce qu’il sait que nous maîtrisons suffisamment les sciences du vivant pour « jardiner » les biomes de ses protégées, sans les dénaturer.
Le fait, aussi, que le Navigant agisse comme un pouvoir central, semble être un autre facteur qui a joué en notre faveur.
Et puis, enfin, nous sommes tout de même les seuls dans ce coin de l’univers à postuler la job !
Nous sommes une providence pour Bruka qui, certes, aurait pu se résigner à voir la vie disparaître sur ces mondes, sans que sa survie ne soit remise en cause, mais qui trouve là une chance inespérée de favoriser le Bio dans cette galaxie. Ce qui semble lui tenir à cœur.
Et pour ce qui est de la providence, nous pouvons dire que Bruka nous le rend bien.
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