Cinq cycles majeurs après la crise énergétique, une résidente se présenta au Naviguant pour lui proposer un projet très particulier.
D’alias Belle Interrogation, cette représentante de la Ligne, une pensée circulaire du courant Repenti, voulait se perdre seule dans un univers non étagé afin de mieux, de réellement trouver l’âme sœur.
Pour cela, il lui fallait un labyrinthe. Un grand labyrinthe. Et c’est ce qu’elle demanda à l’Abram Onéguïne.
Le projet ne fut pas accepté immédiatement. Ces deux-là durent se voir, se connaître, s’apprendre avant de se comprendre. Mais ils firent le chemin et devinrent amis. Et l’on commença à construire le Labyrinthe.
Ce fut un chantier pharaonique. Il fallut tout d’abord trouver un lieu suffisamment grand pour accueillir l’édifice. Impossible à l’intérieur du Traceur. On décida de le placer à l’extérieur, sur le versant cinq bas de la coque des petits réceptacles Ԑb.
C’est un édifice en colimaçon. Un dédale en trois dimensions, fait de coursives qui se croisent et se recroisent. Il s’étend sur plusieurs lieues.
Y entrer signifie s’y perdre. Vous n’avez aucun moyen d’en sortir avant 360 cycles vrais. L’objectif est de rencontrer quelqu’un et de faire une partie du chemin avec lui. Si vous êtes fatigué, le Labyrinthe peut vous construire une maison en une nuit. Vous pourrez y résider autant de temps que vous le souhaitez. Peut être quelqu’un viendra t’il frapper à votre porte. Vous pouvez repartir aussitôt, ou demain, ou jamais.
Le Labyrinthe est constant, il ne bouge pas, ne change pas, ne vieillit pas. Seules peut être les résidences créées à la demande des arpenteurs peuvent ouvrir des passages qui avant n’existaient pas.
Ah, oui, bien sûre, j’oubliais. Il parait, mais ce n’est pas certain, qu’il existe une porte, une sortie. Mais j’ai entendu dire qu’elle donnait dans le vide…