L’Abram est un gruyère

Il arrive ! (illustration empruntée à Ognian Bonev)

Comme le sont tous les Traceurs de sa génération.

Il est parcouru d’une infinité de coursives, tunnels, couloirs, gaines, corridors et galeries de toutes sortes. C’est le résultat d’un véritable travail d’orfèvre. Les plus grands architectes des Pensées de la Culture et de l’Évolution ont travaillé à l’organisation de ce dédale, tissant ce vaste réseau de veines de métal et d’Ԑ.

Pas un atome de cet incroyable assemblage est inutile. Dans un Traceur, rien n’est laissé au hasard… Tout du moins lors de sa construction. Car après, alors que le Traceur vit, s’épanouit, que son histoire se déroule, les traces de son existence souvent chaotique laissent des stigmates que rien ni personne n’aurait pu prévoir. Les veines de l’Arbre Chat sont un peu de cela.

Ce que l’on appelle veines de l’Arbre Chat sont des galeries qu’empruntent les racines de ce fabuleux organisme pour se répandre dans tout le Traceur. Ce sont les Jafa, les jardiniers de l’Arbre Chat qui maintiennent ce réseau. Ils le font avec l’aide des Gastons, des loteks pinipoles spécialisés dans les travaux de construction et de maintenance. Ceux-ci savent isoler, attirer, développer, diriger les racines pour les mener à tel ou tel quartier, tel secteur ou cité, telle plateforme ou dôme. Une fois sa destination atteinte, la racine est modulée pour qu’elle donne une pousse qui s’épanouira en un nouvel arbuste qui déploiera à son tour un champ érothropique qui maintiendra le biome souhaité (cf. Le Salle du Chat | Les Traceurs de Méridiens).

Intéressons-nous quelques instants aux Gastons. Ce ne sont pas de simples loteks, ils sont bien plus que cela. Ils entretiennent une relation privilégiée avec le Traceur dont ils connaissent les moindres recoins et tous les lieux oubliés du naviguant. Ils sont partout en lui, au plus profond de ses entrailles. Et s’ils sont appréciés du Traceur, ils le sont tout autant des citoyens, Bio et Métal. Ils ont su créer une communauté aidante et respectueuse de tout un chacun.

Vous rencontrerez les Gastons à chaque coin de rue, partout dans et sur le Traceur. Construisant et réparant les archologies, les tours de sustentation, les canaux d’Ԑ de l’astre cœur, les barillets de Kieff, les alcôves de nos servants, etc., etc. Ils entretiennent une encyclopédie collective sur l’ensemble des technologies nécessaires à leurs travaux et sont de fidèles assistants pour les chercheurs des liants qu’ils soient des couches inférieures ou supérieures.

Et rappelons-le, ils sont les seuls avec le naviguant et les Jafa à pouvoir parcourir les veines de l’Arbre Chat. Enfin, les seuls autorisés. Car s’il est un jeu interdit à bord du vaisseau c’est bien celui de s’introduire dans ce réseau ultra-sécurisé. Mais cet interdit est devenu au fil des laps un défi que de nombreux jeunes (et parfois moins jeunes) attachés aiment à braver.

Si ces excursions interdites ne sont généralement que des bravades d’adolescents pré pubères boutonneux, elles n’en restent pas moins dangereuses pour celles et ceux qui s’y livrent.

Car une veine de l’Arbre Chat, lorsqu’elle est investie par une de ses racines n’a rien d’un endroit tranquille. Dans ces lieux souvent à cheval entre deux biomes le pouvoir de modelage environnemental de l’Arbre s’exprime parfois de manière anarchique, aléatoire. Atmosphère toxique, secteur inondé, pluie de feu, d’acide, de cristaux acérés, invasion de lianes rasoirs, prédateurs de tous poils, plumes et écailles, tempête de givres, parfois même apparition de mini-vortex d’effondrement temporel. Ces coursives sont des lieux tout aussi sublimes que dangereux et l’on oublie souvent à quel point les Gastons affrontent au quotidien des dangers effrayants, là, parfois à quelques mètres sous nos pieds.

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