Toute civilisation ultra sophistiquée sommes-nous, s’il y’a bien une constante qui nous lie à nos lointains ancêtres et à tous ceux qui les ont suivis, c’est cette préoccupation du temps qu’il fait ce cycle, celui d’après et celui qui suit celui d’après.
Que ce soit sur les mondes artificiels au climat archi contrôlé ou sur les terres des lointaines colonies aux prises avec les éléments qui les dominent, le Bio comme le Métal lève le nez, tend la main, et critique le temps qu’il fait.
Une discussion entre des Résidents ou des Colons semble toujours devoir commencer par une évocation de la météo et de ses conséquences. Même à bord d’un Traceur où l’on peut savoir au tinycycle près quelle sera la température ambiante, l’hygrométrie, la force et le sens du vent et la pression atmosphérique, il est courtois, voir nécessaire de commencer une conversation par une évocation météorologique. Cela est devenu dans notre société l’équivalent d’un salut poli. On parle météo comme on opine du chef, comme on sert la main. C’est l’accolade selon l’Abram.
Cet intérêt va au-delà de l’échange de simples politesses. Il y’a un intérêt réel dans cette manifestation la plus directe de la nature, rappel de notre nature intrinsèque de créature biologique.
Tout cela pour que vous compreniez comment une Intelligence Outre en est venue à s’intéresser à cette science jusqu’à en délaisser sa mission première (la simulation prédictive des mondes colonisés) pour ne plus se concentrer que sur l’étude des innombrables climats que l’on peut trouver sur l’infinité des mondes connus.
Le climat d’une planète est toujours une affaire complexe. Alors imaginez ce que peut être l’étude conjuguée des modèles météorologiques de plusieurs centaines de milliers de mondes.
Cette science est sans limite. Toutes les fantaisies y sont permises, toutes les exubérances de la physique, de la chimie, de la géologie, de la biologie rassemblées s’y confrontent en équations au quotient chaotique infini.
L’Intelligence qui a décidé de s’y coller, d’en simuler les réalités à la perfection, se nomme Hydro Dolto d’alias La Corne et La Vache. Demandez-lui de vous transporter au sein de n’importe quel climat qu’elle affectionne et vous voilà soudain face à des tornades de cristal, des éclairs gros comme un immeuble à la déflagration aussi puissante qu’une charge à neutron, porté par un embrun velours, surpris par un vent à détonation, soulevé par la neige plume… Demandez-lui de vous montrer les pluies inter mondes de Cuelpa, et celles sous-marines d’AtrapaNonNon. Elle saura vous expliquer comment un nuage de Saline peut être plus lourd qu’un Traceur. Elle saura vous dire comment vous protéger des vagues de pierre des planètes d’Ecumes. Et finalement elle vous racontera comment les habitants de ces mondes vivent ces climats.
Alors, si vous êtes de passage sur Britane (suivez le Méridiens du Socle Sinueux), rendez donc visite à La Corne et La Vache. Et si vous voulez vous faire bien voir de cette vénérable Intelligence, apportez-lui un parapluie, elle en raffole.